Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les indépendants complémentaires représentent une part importante du tissu économique belge. Ces professionnels exercent une activité indépendante en parallèle de leur emploi principal ou de leur statut de pensionné. Cependant, leur contribution au système de Sécurité sociale reste une obligation incontournable. Le calcul des cotisations sociales pour les indépendants complémentaires doivent être fait avec précision, en tenant compte de leurs revenus professionnels, des barèmes spécifiques et des règles de leur caisse d’assurances sociales. Dans cet article, nous explorons en détail le fonctionnement des cotisations sociales pour les indépendants complémentaires : principes, calculs et obligations, tout en fournissant des informations pratiques pour que vous puissiez tout comprendre de la manière la plus simple.
Qu’est-ce qu’un indépendant complémentaire et pourquoi cotise-t-il ?
Commençons donc par le tout début : une brève clarification conceptuelle au cas où vous auriez du mal à vous situer par rapport à tout ceci. En effet, un indépendant complémentaire est une personne qui exerce une activité professionnelle indépendante, tout en conservant un statut principal de salarié, de fonctionnaire, ou de pensionné.
Ce statut permet de lancer une activité indépendante tout en conservant les avantages liés à une couverture sociale déjà établie par l’emploi principal ou par la pension. Les cotisations sociales des indépendants complémentaires servent à financer plusieurs aspects de la protection sociale :
- Pensions de retraite : elles s’ajoutent à celles accumulées par l’activité principale.
- Allocations familiales : droits ouverts en complément des droits principaux.
- Indemnités journalières : uniquement pour certaines catégories, si les cotisations atteignent un certain seuil.
Contrairement aux indépendants à titre principal, les cotisations sociales des indépendants complémentaires sont souvent plus basses, car ces professionnels bénéficient déjà d’une couverture sociale du fait de leur activité principale.
Le calcul des cotisations sociales pour les indépendants complémentaires
Le calcul des cotisations sociales des indépendants complémentaires repose sur les revenus professionnels générés par leur activité secondaire. Ces cotisations sont versées à une caisse d’assurances sociales, comme l’UCM, et suivent des règles spécifiques.
La base de calcul : le revenu imposable
Le montant des cotisations est directement lié au revenu professionnel imposable de l’activité indépendante complémentaire. Ce revenu est défini comme étant la somme des recettes générées par l’activité, après déduction des frais professionnels.
Quasiment le même principe que pour les indépendants à titre principal donc, en ce qui concerne la base de calcul. Ainsi, plus le revenu est élevé, plus les cotisations augmentent.
Illustrons tout ceci pour une meilleure compréhension : si un indépendant complémentaire déclare un revenu annuel net de 5 000 €, ce montant sera utilisé comme base pour calculer ses cotisations. Le calcul suit des taux progressifs avec des seuils spécifiques.
Les seuils de cotisation pour les indépendants complémentaires en 2024
En 2024, les cotisations sociales minimales et maximales pour les indépendants complémentaires sont fixées selon le barème suivant :
Revenu annuel imposable (€) | Cotisations trimestrielles (€) | Commentaire |
Moins de 1 865,45 | Exonéré | Pas de cotisation due. |
1 865,45 à 5 000 | 99,47 | Cotisation minimale garantie. |
5 000 à 10 000 | 266,63 | Montant progressif selon le barème UCM. |
10 000 à 14 000 | 533,26 | Le taux appliqué augmente avec les revenus. |
Plus de 14 000 | Taux de 20,5 % | Se rapproche du régime des indépendants principaux. |
À noter que les indépendants complémentaires qui dépassent un certain seuil de revenu (environ 16 861,46 €) basculent dans le régime applicable aux indépendants à titre principal, entraînant des cotisations plus élevées.
Régularisation et ajustements des cotisations sociales pour les indépendants complémentaires
Le système de cotisation des indépendants complémentaires, comme celui des indépendants à titre principal, inclut un mécanisme de régularisation, permettant d’ajuster les cotisations en fonction des revenus réels.
La régularisation annuelle
En réalité, chaque année, les cotisations provisoires sont basées sur les revenus d’une année antérieure (en général ceux de deux ans auparavant). Une fois les revenus définitifs connus, la caisse d’assurances sociales, comme l’UCM, effectue une régularisation pour aligner les cotisations versées sur les revenus réellement perçus.
Un indépendant complémentaire ayant estimé ses revenus à 8 000 € pour l’année 2024, mais ayant finalement généré 12 000 €, devra par exemple payer un complément de cotisation lors de la régularisation. Mais alors, qu’en est-il de lorsque vous êtes dans une situation vraiment très instable ou précaire dans votre statut d’indépendant complémentaire ?
Les réductions de cotisations provisoires en cas de revenus faibles
Comme il l’est possible pour les indépendants à titre principal, si vous estimez que vos revenus seront inférieurs à ceux sur lesquels les cotisations provisoires sont calculées, vous pouvez demander une réduction de vos cotisations.
Cette demande doit être accompagnée de justificatifs, tels que des prévisions financières ou des relevés de facturation. La caisse d’assurances sociales évalue alors la demande et ajuste les cotisations en conséquence.
Les obligations administratives des indépendants complémentaires
En plus des principes phares qui guident le calcul des cotisations, quelles sont les obligations qui pèsent sur les indépendants complémentaires ? Notamment sur le plan administratif. Si vous vous posez cette question, pas de panique, nous essayons d’y répondre le plus simplement possible.
L’affiliation obligatoire à une caisse d’assurances sociales
Vous conviendrez sûrement qu’avant toute question de fixation de cotisation provisoire ou de calcul de cotisations sociales, vous devez être reconnu et régulariser votre situation aux yeux de la loi. Ainsi, tout indépendant complémentaire doit s’affilier à une caisse d’assurances sociales dès le début de son activité, même s’il prévoit de générer peu de revenus.
Et surtout, attention à ne pas chercher à doubler les autorités, car cela ne vous servirait déjà pas personnellement. De surcroît, l’absence d’affiliation peut entraîner des sanctions administratives et des majorations de cotisations rétroactives.
Les déclarations de revenus annuelles
Pour calculer et ajuster les cotisations, l’indépendant complémentaire doit déclarer ses revenus professionnels chaque année. Cette déclaration est essentielle pour déterminer si le montant de vos cotisations provisoires est suffisant ou si une régularisation est nécessaire.
Cas particuliers et exonérations
Certains indépendants complémentaires peuvent bénéficier de dispenses ou d’exonérations dans des circonstances spécifiques. Lesquelles, vous demandez-vous ? Nous vous répondons dans la suite de cet article.
Dispense de cotisations pour les revenus très faibles
Que veut-on dire quand on parle de dispense de cotisation ? En effet, si les revenus générés par l’activité complémentaire sont inférieurs à 1 865,45 € en 2024, aucune cotisation n’est due. Toutefois, cette exonération n’offre pas de droits supplémentaires en matière de Sécurité sociale.
Exonérations pour les jeunes ou les indépendants en première année
Pour finir, ajoutons que les indépendants complémentaires débutant leur activité peuvent bénéficier de cotisations réduites durant leurs premières années, selon le principe des cotisations forfaitaires. Ces mesures visent à encourager l’entrepreneuriat tout en allégeant les charges administratives et financières des nouveaux indépendants.
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